ON N'A PAS BESOIN D'OBAMA POUR CONSTRUIRE LA PAIX

Publié le par Eli d'Ashdod

ON N'A PAS BESOIN D'OBAMA POUR CONSTRUIRE LA PAIX

Une Palestine indépendante et prometteuse est en cours de formation,

avec l'aide d'Israël

Par Tom Gross, ex correspondant à Jérusalem du Sunday Telegraph

Publié par le Wall Street Journal, le 12 décembre 2009.

Traduit par Albert Soued, www.symbole. chez.com pour www.nuitdorient. com

On ne peut plus écouter la radio, regarder la télé ou lire un journal sans qu'un expert ou un autre vous assène avec pessimisme que les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens sont sombres, ou vous décrive les conditions de vie déplorables des Palestiniens… . Même les journalistes neutres répètent cette triste fable indéfiniment. J'ai entendu l'autre soir le correspondant au Caire de la BBC World Service , Mr Christian Fraser, répéter 3 fois en 45 minutes "Peu de choses ont changé sur le terrain pour le peuple palestinien"

Or rien n'est plus éloigné de la vérité que ces racontars. Je venais de passer cette journée-là à Naplouse, la plus grande ville de Cisjordanie. La ville grouille d'énergie, de vie et de signes abondants de prospérité. En fait, je n'avais jamais vu cela avant, alors que je couvre cette région depuis des années. Alors que j'étais assis dans le bureau cossu d'Ahmed Aweidah, le mielleux banquier formé en Angleterre qui dirige le Stock exchange Palestinien, ce dernier m'informe que la Bourse de Naplouse est la 2ème la plus performante au monde en 2009, après Shanghai. (je précise ici que le bureau de Mr Aweidah donne directement sur le palais résidentiel du milliardaire palestinien Mounib alMasri, l'homme le plus riche de la Cisjordanie )

Je rencontrais un peu plus tard Bashir al Shakah, directeur du reluisant nouveau cinéma de la ville, où 4 des tout derniers succès de Hollywood étaient projetés ce jour-là. "La plupart des séances sont pleines longtemps à l'avance", me dit-il fièrement ajoutant qu'il avait déjà tenu un festival du film, depuis juin, mois d'ouverture..

Errant dans le centre ville, je voyais la foule saturer magasins et restaurants, les voitures somptueuses circulant lentement.. A vrai dire, il y avait certainement plus de Mercedes et de BMW que dans les rues de Tel Aviv ou de Jérusalem. Mais plus important encore, nous avons conduit de Jérusalem à Naplouse sans rencontrer un seul poste de contrôle ! Le gouvernement de Benjamin Netanyahou les a supprimés, du fait que ces dernières années les services de Sécurité Israéliens ont été autorisés et ont réussi à restaurer la paix et la sécurité pour les habitants de Cisjordanie et qu'il a créé les conditions pour qu'un boom économique ait lieu (1)

De même, à Hébron les boutiques et les restaurants étaient pleins, et j'étais vraiment surpris de voir sur les collines environnantes surgir des villas comparables à celles de la Côte d'Azur ou de Bel Air. A Ramallah, la vie est encore meilleure, car là il est pratiquement impossible d'avoir une table dans un bon restaurant. Des immeubles flambant neufs, des banques, des agents de change, des concessionnaires de voitures de luxe, et des clubs de mise en forme sont partout. A Qalqilya, une ville proche de Nétanya, réputée naguère pour ses terroristes et ses fabricants de ceintures explosives, la première récolte de fraises vient de se terminer, à temps pour l'expédier en Europe et garnir les tables de Noël. Les fermiers locaux ont été formés par des experts agronomes israéliens et Israël a fourni tout l'équipement d'irrigation et les pesticides.

Une ville nouvelle est projetée au Nord de Ramallah, Rouwabi. Il y a 2 semaines, le Fonds National Juif, un organisme philanthropique, a fourni 3000 plants pour regarnir une forêt proche de la ville nouvelle. Les experts israéliens aident aussi les Palestiniens à aménager les parcs et les espaces publics.

On commence seulement à se rendre compte du tournant pris ici. L'agence officielle Wafa de l'OLP a rapporté la semaine dernière que le 3ème trimestre 2009 a vu un record de touristes, avec 135 939 nuitées dans les 89 hôtels ouverts. La moitié des touristes viennent d'Europe et des Etats-Unis. L'essor économique de la Cisjordanie , en pleine crise mondiale, aura été de 7% en 2009, selon le FMI. Mais selon le 1er ministre Salam Fayad, un ancien cadre du FMI et de la Banque mondiale, ce chiffre serait plus près de 11%, reconnaissant que l'aide d'Israël y étaitpour beaucoup.

A Gaza aussi, les échoppes et les marchés sont pleins à craquer de marchandises et de nourriture (2). Mais cela, la BBC ou les journaux tels que le Monde ou New York Times ne vous le diront pas. Non Gaza n'est pas "un camp de concentration" et il n'y a vraiment pas de "crise humanitaire" , comme on la voit au Darfour, et comme la décrit la journaliste britannique Lauren Booth, belle-sœur de Tony Blair…

En juin, Jackson Diehl du Washington Post a raconté comment le président Mahmoud Abbas lui avait confié qu'il avait refusé l'offre de paix d'Ehoud Olmert de créer un état Palestinien sur 97% de la Cisjordanie (en ajoutant 3% de territoire israélien pour compenser). Abbas aurait dit à Diehl, avec une certaine candeur: "En Cisjordanie la réalité est bonne, le peuple vit une vie normale", propos qu'il ne confie pas à d'autres.

Le chef de la Bourse de Naplouse Ahmed A'weidah va encore plus loin, pour m'expliquer qu'il n'était pas urgent de créer un état, l'homme de la rue ayant besoin encore de Tsahal pour le protéger des visées et des tentatives de déstabilisation du Hamas, les policiers formés par Dayton en Jordanie n'étant pas encore en nombre et en qualification suffisante. La vérité est qu'un état indépendant est en fait en cours de création, avec l'aide d'Israël. Aussi longtemps que les politiciens de l'administration Obama et d'Europe ne se mêlent pas indûment comme ils ont pris l'habitude de le faire, en demandant d'accélérer le processus, je suis confiant que ce qui se passe sur le terrain débouchera sur un succès (3)

Les Israéliens et les Palestiniens ne se mettront pas d'accord sans doute sur des frontières satisfaisantes pour les deux parties. Ceci ne signifie pas qu'ils ne vivront pas côte à côte en paix. Pendant longtemps les Français et les Allemands n'étaient pas d'accord sur les frontières et sur le sort de l'Alsace Lorraine. Et partout dans le monde il y a des querelles de frontières, mais les pays coexistent. A condition que les journalistes ayant parti pris et les groupes de "droits de l'homme" ne distillent pas leur prose alarmiste à des politiciens prêts à la gober et à prendre de mauvaises décisions, rien n'empêchera les Israéliens et les Palestiniens de coexister en paix.

Notes

(1) Avec mes 2 compagnons Palestiniens, nous avons rencontré un seul poste frontière à notre retour, aux abords de Jérusalem, mais la préposée en faction nous a seulement fait un geste de la main, de loin.

(2) Les photos prises à Gaza montrent des marchés qui regorgent de marchandises

ont amplement été diffusées sur le net

(3) En 2000, pour des raisons personnelles, Bill Clinton a essayé de précipiter les choses d'une manière peu réaliste, et le résultat obtenu a éclaté au visage de tous, éloignant tout espoir de paix pour longtemps

Building Peace Without Obama’s Interference
A promising, independent Palestine is quietly being developed, with Israeli assistance. 

By Tom Gross
WSJ - Dec 12Th, 2009

It is difficult to turn on a TV or radio or pick up a newspaper these days without finding some pundit or other deploring the dismal prospects for Israeli-Palestinian peace or the dreadful living conditions of the Palestinians. Even supposedly neutral news reporters regularly repeat this sad tale. “Very little is changing for the Palestinian people on the ground,” I heard BBC World Service Cairo correspondent Christian Fraser tell listeners three times in a 45-minute period the other evening.  

Nothing could be farther from the truth. I had spent that day in the West Bank’s largest city, Nablus . The city is bursting with energy, life, and signs of prosperity, in a way I have not previously seen in many years of covering the region. 

As I sat in the plush office of Ahmad Aweidah, the suave, British-educated banker who heads the Palestinian Securities Exchange, he told me that the Nablus stock market was the second-best- performing in the world so far in 2009, after Shanghai . (Aweidah’s office looks directly across from the palatial residence of Palestinian billionaireMunib al-Masri, the wealthiest man in the West Bank .)

Later I met Bashir al-Shakah, director of Nablus ’s gleaming new cinema, where four of the latest Hollywood hits were playing that day. Most movies were sold out, he noted, proudly adding that the venue had already hosted a film festival since it opened in June.  

Wandering around downtown Nablus , the shops and restaurants I saw were full. There were plenty of expensive cars on the streets. Indeed I counted considerably more BMWs and Mercedes than I’ve seen, for example, in downtown Jerusalem or Tel Aviv. 

And perhaps most important of all, we had driven from Jerusalem to Nablus without going through any Israeli checkpoints. The government of Benjamin Netanyahu has removed them all since the Israeli security services (with the encouragement and support of Pres. George W. Bush) were allowed, over recent years, to crush the intifada, restore security to the West Bank, and set up the conditions for the economic boom that is now occurring. (There was one border post on the return leg of the journey, on the outskirts of Jerusalem , but the young female guard just waved me and the two Palestinians I was traveling with through.) 

The shops and restaurants were also full when I visited Hebron recently, and I was surprised to see villas comparable in size to those on the Cote d’Azur or Bel Air had sprung up on the hills around the city. Life is even better in Ramallah, where it is difficult to get a table in a good restaurant. New apartment buildings, banks, brokerage firms, luxury car dealerships, and health clubs are to be seen. In Qalqilya, another West Bank city that was previously a hotbed of terrorists and bomb-makers, the first-ever strawberry crop is being harvested in time to cash in on the lucrative Christmas markets in Europe . Local Palestinian farmers have been trained by Israeli agriculture experts and Israel supplied them with irrigation equipment and pesticides. 

A new Palestinian city, Ruwabi, is to be built soon north of Ramallah. Two weeks ago, the Jewish National Fund, an Israeli charity, helped plant 3,000 tree seedlings for a forested area the Palestinian planners say they would like to develop on the edge of the new city . Israeli experts are also helping the Palestinians plan public parks and other civic amenities.

Outsiders are beginning to take note of the turnaround, too. The official PLO Wafa news agency reported last week that the third quarter of 2009 witnessed near record tourism in the Palestinian Authority, with 135,939 overnight hotel stays in 89 hotels that are now open. Almost half the guests come from the U.S or Europe . 
Palestinian economic growth so far this year — a year dominated by economic crisis elsewhere — has been an impressive 7 percent according to the IMF, though Palestinian prime minister Salam Fayad, himself a former World Bank and IMF employee, says it is in fact 11 percent, partly helped along by strong economic performances inneighboring Israel. 

In Gaza too, the shops and markets are crammed with food and goods — see, for example, 
the photos from last Friday’s Palestine Today newspaper about the Eid celebrations in Gaza . These are not the pictures you are ever likely to see on the BBC or in Le Monde or the New York Times. No, Gaza is not like a “concentration camp,” nor is the “humanitarian crisis in Gaza is on the scale of Darfur ,” as British journalist Lauren Booth (who is also Tony Blair’s sister-in-law) has said.

In June, the Washington Post’s Jackson Diehl related how Palestinian president Mahmoud Abbas had told him why he had turned down Ehud Olmert’s offer last year to create a Palestinian state on 97 percent of the West Bank (with three percent of pre-1967 Israeli land being added to make up the shortfall). “In the West Bank we have a good reality,” Abbas told Diehl. “The people are living a normal life,” he added with a candor he rarely employs when addressing Western journalists.

Nablus stock exchange head Ahmad Aweidah went farther in explaining to me why there is no rush to declare statehood, saying ordinary Palestinians need the IDF to help protect them from Hamas, as their own security forces aren’t ready to do so by themselves yet. 

The truth is that an independent Palestine is now quietly being built, with Israeli assistance. So long as the Obama administration and European politicians don’t clumsily meddle as they have in the past and make demands for the process to be completed more quickly than it can be, I am confident the outcome will be a positive one. (The last time an American president — Bill Clinton in 2000 — tried to hurry things along unrealistically, it merely resulted in blowing up in everybody’s faces — literally — and set back hopes for peace by some years.) 

Israelis and Palestinians may never agree on borders that will satisfy everyone. But that doesn’t mean they won’t live in peace. Not all Germans and French agree who should control Alsace Lorraine. Poles and Russians, Slovenes and Croats, Britons and Irish, and peoples all over the world, have border disputes. But that doesn’t keep them from coexisting. Nor — so long as partisan journalists and human-rights groups don’t mislead Western politicians into making bad decisions — will it prevent Israelis and Palestinians from doing so. 

— 
Tom Gross is the former Jerusalem correspondent of the Sunday Telegraph.

Publié dans Les Arabes et Israël

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