NEGOCIATIONS DE PAIX : quels sont les objectifs d’Israël ?

Publié le par Eli d'Ashdod

Dore Gold :

"Depuis longtemps j’ai senti qu’Israël n’avait pas explicité sa vision de futures négociations de paix. En fait il y a une flagrante asymétrie dans la manière dont les gens comprennent les revendications et demandes du côté palestinien, et les demandes du côté israélien.

J’avais l’habitude de dire, lors de mes fréquentes conférences dans le monde anglophone :

Si vous réveillez Saëb Erekat à 1h du matin - ne disons pas 3h du matin car cela a des connotations dans la politique américaine ! - et que vous lui demandez "quels sont les buts du processus de paix ?", il répondra : "un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale".

Et si vous réveillez la plupart des négociateurs israéliens à 1h du matin et posez exactement la même question, la réponse que vous obtiendrez probablement est : "huuuum...", puis ensuite : "la paix", ou "la paix avec la sécurité", qui sont des buts valables.

Mais les différences sont caractéristiques entre quelqu’un qui dit"le but est un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale" et quelqu’un qui dit "le but est la paix" ou "la paix avec la sécurité".

La première personne a un but défini, et la seconde personne a un but abstrait. Qu’il s’agisse de justice, de business, de science ou de n’importe quel domaine : toute personne qui a un but défini dans des négociations gagne.

But numéro 1 : Israël ne peut pas se retirer dans les lignes de 1967 - qui sont plus proprement appelées lignes d’armistice de 1949.

Les gens disent "frontières de 1967", mais c’est incorrect. Ce sont des lignes d’armistice, des lignes militaires où les armées ont stoppé en 1948, même s’il y a eu quelques échanges mineurs entre Israël et la Jordanie l’année suivante de la guerre. Le but numéro 1 est donc de ne pas revenir aux anciennes lignes d’armistice.

But numéro 2 : Israël a besoin de frontières défendables. Nous n’avons pas de carte ici, nous ne disons pas d’avance où les lignes seront tracées : ce sera déterminé au cours des négociations. Mais Israël a un concept de frontières défendables depuis le temps d’Ithzak Rabin. Et la revendication de frontières défendables inclut aussi quelque chose que 99% des conseillers pour le Moyen-Orient ignorent : qu’Israël ne peut pas abandonner le contrôle de l’espace aérien de la Cisjordanie.

L’armée de l’air ne peut garantir des frontières défendables si elle abandonne le contrôle de l’espace aérien. C’est ce qu’explique dans le livre le général Uri Dekel, négociateur en chef dans l’équipe Livni, sous le précédent gouvernement - ex-général de l’armée de l’air, aujourd’hui à la retraite.

Et le but numéro 3, qui oriente tout le livre et sur lequel je veux que vous portiez attention : (les négociateurs à Israël) nous voulons que vous considériez l’option d’une force internationale en Cisjordanie à la place d’une force israélienne - des forces onusiennes ou même de l’OTAN, comme l’idée a fait surface ici et là -, et la conclusion que nous tirons est claire, elle est que seul Israël peut se défendre soi-même.

Et Israël ne devrait pas se reposer sur une force internationale plutôt que sur sa propre présence militaire. Il y a en fait, ici, un problème aigu à propos de l’OTAN que la plupart des gens ignore : l’OTAN pose toutes sortes de clauses de réserve au déploiement de ses forces nationales dans des endroits comme l’Afghanistan, de telle sorte que les forces allemandes en Afghanistan n’iront pas dans certaines zones de combat, ou ne combattront pas de nuit, ou dans des zones peuplées... Et ces clauses qui limitent l’usage de l’OTAN en Afghanistan pourraient exister dans une mission de maintien de la paix ici aussi, et c’est pourquoi nous questionnons aussi l’idée même de placer des forces de l’OTAN en "Cisjordanie."

Traduction du Discours de Dore Gold Président du Jérusalem Center for Public affairs par Fabien MIKOL

pour aschkel.info et lessakele

Publié dans Israël

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