Rejeter les allégations sur les « racines coloniales » d’Israël 03/08/2010 Dore Gold

Publié le par Eli d'Ashdod

Rejeter les allégations sur les « racines coloniales » d’Israël

 

03/08/2010
Dore Gold

Il y a 35 ans, une conférence internationale sur le statut de la femme, tenue à Mexico City, a jeté les bases pour l’adoption par l’ONU d’une résolution infâme, jamais prononcée à ce jour à l’encontre d’Israël.

Cette résolution, adoptée le 18 novembre 1975, a défini le sionisme comme une forme de racisme. La campagne qui a conduit à cette résolution reposait essentiellement sur plusieurs décisions antérieures qui liaient le sionisme aux mouvements colonialistes. En 1973, l’Assemblée générale des Nations-Unies avait déjà condamné « l’alliance non- sanctifiée entre le colonialisme portugais, le racisme sud-africain, le sionisme et l’impérialisme sioniste ». A Mexico City, les participantes à la conférence de l’ONU ont appelé à « l’éradication de toute sorte de colonialisme, de néo colonialisme, d’occupation étrangère, du sionisme et de l’apartheid. »

En 1991, l’Assemblée générale des Nations-Unies a abrogé la résolution assimilant le sionisme au racisme, mais la comparaison que l’ont fait entre sionisme et apartheid n’a pas cessé et elle est rabâchée par cet argument à ce jour.

Comment Israël peut rejeter ses allégations abjectes ? Lors d’un discours prononcé à Johannesburg en 2008, le député arabe israélien Azmi Bashara a révélé qu’il existe deux éléments dans les accusations qu’il propage dans le monde entier et qui lient Israël à l’apartheid : la ségrégation et le colonialisme.

En d’autres termes, afin de confronter ceux qui définissent Israël comme pays d’apartheid, il ne suffit pas de présenter au monde le fait qu’il n’y a pas de ségrégation raciale en Israël ou que des députés arabes siègent à la Knesset (contrairement en Afrique du Sud de l’apartheid) ou que des Arabes israéliens et Palestiniens utilisent les mêmes hôpitaux avec les Juifs israéliens (alors que dans le régime de l’apartheid les Noirs n’étaient pas autorisés à séjourner dans les hôpitaux des Blancs). Aujourd’hui, donc, la force motrice de la vague anti-israélienne demeure le narratif colonialiste.

Rappelons quelques vérités historiques : le mandat britannique a proposé un Foyer national au peuple juif, qui a été appuyé par la Société des Nations. Les puissances européennes de l’époque n’ont pas créé des droits au peuple juif et ne lui n’ont pas accordé a posteriori. Dans le document mandataire, les signataires soulignent « la reconnaissance du droit historique du peuple juif à la Palestine. » En d’autres termes, ce document reconnait le droit déjà existant et appelle à un « rétablissement » du Foyer national juif. En fait, les Juifs avaient déjà pris des mesures pour renforcer leur droit bien avant que les Britanniques et les Français n’aient démantelé l’empire ottoman.

Le peuple juif avait déjà rétabli la majorité qu’il possédait à Jérusalem en 1863. Les droits reconnus par le mandat et la Société des Nations en 1922 ont été préservés par l’organisme qui l’a hérité en 1945, les Nations-Unies, et ils ont été maintenus dans l’article 80 de la Charte des Nations-Unies sur les droits des Etats et des peuples.

L’argument que les racines colonialistes d’Israël proviennent du lien mandataire britannique est une amère ironie, parce que la plupart des Etats arabes doivent leur création à l’occupation et la domination des puissances européennes. Avant la Première Guerre mondiale, des pays comme l’Irak, la Syrie, le Liban et la Jordanie ne figuraient pas sur la carte du globe, il n’existait à l’époque que des provinces de l’empire ottoman. Elles sont devenues des Etats suite à l’intervention européenne, comme ce fut le cas de l’Irak et de la Jordanie, où les Britanniques ont accordé le pouvoir au régime hachémite. Quant aux petits Emirats du Golfe, ils ont été créés à la suite des accords spéciaux signés par leurs dirigeants avec l’Inde britannique, dans les années 1880-1916. Ces accords ont inclus la reconnaissance britannique à la légitimité des familles arabes à gouverner dans les régions transformées en Etats comme le Koweït ; le Bahreïn et le Qatar. Un accord similaire signé en 1907 entre la Grande Bretagne et la famille Al-Saoud a jeté les bases à l’émergence de l’Arabie saoudite en 1932.

Enfin, au cours de la guerre d’indépendance d’Israël, les armées arabes ont bénéficié des armes, des formations et même du personnel des puissances coloniales. Au début de la guerre, la Légion arabe a lancé des opérations à Jérusalem avec l’aide d’officiers britanniques. L’espace aérien du Sinaï égyptien a été défendu, par la Royal Air Force, et en 1949 des incidents ont été enregistrés entre des avions israéliens et la chasse britannique. Dire qu’Israël est le résultat du colonialisme signifie ignorance totale de l’histoire du Moyen-Orient du 20ème siècle. On a également ignoré le fait qu’à ses débuts, Israël a représenté une entité anti- colonialiste, qui a contribué à l’exclusion de l’Empire britannique et des Français du Moyen-Orient.

Ces dernières années, les efforts visant à présenter Israël comme entité colonialiste se sont amplifiés avec la contestation de tout lien historique entre le peuple juif et son pays. Pour cette raison, Arafat a nié que le Temple n’avait jamais existé à Jérusalem. Son entourage a adopté cette version et notamment Abou Mazen, lui-même. Lorsque Salam Fayyad déclare en septembre 2008, devant l’Assemblée générale de l’ONU, l’importance religieuse de Jérusalem, il a mentionné le christianisme et l’Islam mais pas le judaïsme. A Washington, Abou Mazen a consenti que les Juifs figurent dans le Coran mais a nié le droit historique des Juifs à la terre d’Israël. Pour plusieurs porte-parole palestiniens il est important de nier les racines historiques du peuple juif afin d’appuyer leur argument selon lequel les Juifs ne sont arrivés que récemment en Palestine.

Ces fausses déclarations ne sont pas faites dans le but d’aboutir à une vérité historique, mais font partie d’une campagne bien orchestrée qui a pour objectif de délégitimer l’Etat Israël.

Durant les années 70, l’Union soviétique et ses alliées du tiers monde étaient derrière ses allégations. Actuellement, se sont des ONG et des universités occidentales.

Ce narratif anti-israélien cumule malheureusement une certaine popularité et contribue à nourrir la définition mensongère "qu’Israël est un Etat d’apartheid". Dans ce contexte, nous devons redoubler nos efforts et ressources pour lutter contre cette tendance et pour faire la lumière aux revendications historiques et à la reconnaissance et au respect de nos droits légitimes.

Source : Le CAPE de Jérusalem


Publié dans Les Arabes et Israël

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