La nuit de Cristal

Publié le par Eli d'Ashdod

Merci à Michel de nous avoir communiqué cette excellente information, Michel fournit toujours des informations très fouillées.

 

Eli d'Ashdod

 

La «nuit de Cristal» (en allemand Reichskristallnacht) est le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 et dans la journée qui suivit. Présenté par les responsables nazis comme une réaction spontanée de la population suite à l'assassinat, le 7 novembre 1938, de Ernst vom Rath, un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris par un jeune Juif polonais d'origine allemande, Herschel Grynszpan, le pogrom fut en réalité ordonné par le chancelier du Reich, Adolf Hitler, organisé par Joseph Goebbels, et commis par des membres de la Sturmabteilung (SA), de la Schutzstaffel (SS) et de la Jeunesse hitlérienne, soutenus par le Sicherheitsdienst (SD), la Gestapo et d'autres forces de police.

Sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits,7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d'autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes. Point culminant de la vague antisémite qui submergea l'Allemagne dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la «nuit de Cristal» fut l'une des prémices de la Shoah.

En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l'émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d'exclusion mise en œuvre depuis février 1933. L'objectif fut atteint : le nombre de candidats à l'émigration crût considérablement, mais au-delà de l'indignation que l'évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.

Marquant une rupture avec la politique nazie de 1933 à 1937, ainsi qu'une étape dans la violence et la persécution antisémites, cet évènement fut également révélateur de l'indifférence des nations au sort des Juifs d'Allemagne et d'Autriche, et de l'incapacité des États démocratiques à contrecarrer les coups de force menés par l'Allemagne de Hitler (source Wikipedia).

Mon père m’a toujours raconté que le départ précipité de mes parents de Paris vers Toulouse, après l'invasion allemande en juin 1940, était une conséquence de l'affaire Grynszpan !? La police française aurait retrouvé dans ses papiers une carte de membre d'une association de jeunes juifs dont mon père était le trésorier. Dés leurs invasion de la France, et leurs installation a Paris, les services de police allemande, qui avaient dans leurs fichiers la liste des émigrés allemands ennemis du régime nazi, récupérèrent le dossier de la police française pour mettre la main sur Grynszpan et l'emmener en Allemagne.

Prévenus au cours d'une nuit que la police était à la recherche des membres de ladite association, mes parents se précipitèrent à la gare d'Austerlitz et prirent le premier train qui partait pour la zone libre ! C'est comme cela que mes sœurs et moi sommes nés à Toulouse !

Pour commémorer le soixante douzième anniversaire de cette nuit terrible, l'association des israéliens d'origine autrichienne organisèrent un tiyoul au kibboutz Lohamei Haghetaot, le musée des combattants des ghetto ! Notre ami bruxellois, René, dont les parents étaient autrichiens, nous proposa de les accompagner,

Fondé en 1949 par un groupe de rescapés, issus de la résistance juive née dans les ghettos polonais et des unités de partisans, Beit Lohamei Haghetaot (le musée des combattants des ghettos) a pour vocation de transmettre la mémoire de la Shoah et de la résistance, de raconter l’histoire du peuple juif au 20ème siècle, en général, et durant la seconde guerre mondiale, en particulier; au centre de cette histoire : la résistance juive sous toutes ses formes, les révoltes juives dans les ghettos et dans les camps, la contribution juive à la lutte armée menée par les unités de partisans et les armées alliées.
Beit Lohamei Haghetaot, premier musée au monde consacré à la mémoire de la Shoah et de la résistance juive, est l’expression même de l’engagement de ses fondateurs dans l’entreprise éducative sur le sujet de la Shoah en Israël et dans le monde. Beit Lohamei Haghetaot, à la mémoire d’Ytzhak Katzenelson, est un musée reconnu par le ministère israélien de l’éducation, de la culture et du sport.
Nous y avons visité «la salle des camps» et la «salle des villages disparus».
Si la première salle est de conception classique pour ceux qui ont visité d'autres sites, elle comporte cependant trois éléments intéressants : une reproduction réduite du camp d'extermination de Tréblinka, un tableau récapitulatif des communautés juives d'Europe avant et après la Shoah, ou l'on peut lire que plus de 90% des juifs de Pologne ont été assassinés, alors que pendant le même temps, aucun juif bulgare n'a été déporté, et enfin, un panneau montrant les 36 plus grosses sociétés allemandes, parmi des milliers, qui utilisèrent» des travailleurs forcés, issus des camps, pour l'effort de guerre nazi.

La seconde salle, très technologique, comprend, d'une part un mur sur lequel des lettres blanches se déplaçant sur un fond noir, font et défont les noms des villages d'Europe qui ont été détruits par les nazis pendant la Shoah, et, d'autre part, trois murs contenant des casiers qui s'illuminent à la demande, pour raconter, dans plusieurs langues, l'histoire de l'objet présenté.

Un des murs etant réservé aux polonais résistants et combattants.

Le moment le plus émouvant a été la rencontre avec l'une des dernières fondatrices du kibboutz.

Âgée de seize ans au début de la guerre, de type polonais, blonde aux yeux bleus, ne parlant pas le yiddish, elle fut agent de liaison entre les différents mouvements juifs et les résistants et combattants polonais.

Arrêtée par la Gestapo, emprisonnée pendant un an, en tant que polonaise, déportée a Auschwitz, en tant que polonaise, elle put en réchapper.

Après la guerre, elle retourna en mission en Pologne pendant un an, pour récupérer le maximum d'enfants cachés pendant cette période, auprès de familles ou d'institutions chrétiennes

Elle doit avoir maintenant 87 ou 88 ans, alerte, vive, rieuse, elle refuse de donner son age exact ! Interrogée pour savoir pourquoi elle acceptait de raconter sa vie aux visiteurs du kibboutz, et il y en a beaucoup qui viennent du monde entier, plus des chercheurs boursiers, elle dit qu'elle a deux réponses.

La première, elle fait un devoir de mémoire en souvenir de ses parents, de ses amis, morts en déportation ou dans les combats.

La deuxième, à l'intention des jeunes juifs et des soldats israéliens, pour leur dire : «voila, maintenant vous savez ce qu'il s'est passé, à vous de veiller à ce que cela ne se reproduise pas !»

Au revoir et à bientôt, LéHitraote !

Publié dans Antisémitisme

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