Le Mossad raconte l'"Opération Orchard"

Publié le par Eli d'Ashdod

Le Mossad raconte l'"Opération Orchard"

Le Mossad a enfin décidé de livrer son point de vue sur l'"Opération Orchard" datée du 6 septembre 2007. Deux ans après les faits, et alors que les nations s'interrogent sur le sort à réserver aux installations nucléaires iraniennes, les services secrets israéliens sortent du bois.

Le choix de la publication n'est pas anodin : le Mossad parle généralement aux Britanniques(Sunday Times ou Daily Telegraph) ou aux Allemands (Spiegel). Il évite les médias français comme la peste, sachant que ces derniers risquent d'utiliser ces informations pour nuire aux intérêts d'Israël.

Ces nouvelles révélations, publiée par le Spiegel, permettent de compléter nos premières analyses à ce sujet.

Elles permettent aussi de révéler combien "

drzz.info" suit avec rigueur les activités de renseignement au Moyen Orient. Autant l'"Opération Orchard" (L'opération du siècle : l'histoire secrète du 6 septembre 2007 ) que la défection du général Askari (L'affaire Askari, ou quand le Mossad infiltre l'Iran ) ont fait l'objet d'une enquête approfondie sur ce site, ce qui vous permet d'avoir, chers lecteurs, une bien meilleure compréhension de ce qui se déroule en coulisses que la plupart de vos compatriotes.

 

La phase de l'opération la plus délicate doit sa réussite autant au talent du Mossad qu'à une chance inespérée. Flash-back en 2006 : un officier de haut rang syrien, en voyage à Londres, prend une chambre dans le quartier de Kensington. L'homme, visiblement naïf, laisse son ordinateur portable dans sa chambre. Le Mossad a tôt fait de forcer la porte, et installer dans l'ordinateur un "Cheval de Troie", ce programme qui aspire le contenu du disque dur. Les Israéliens découvrent une vraie mine d'information. Des plans du complexe nucléaire d'Al Kibar à plusieurs phases du projet et une foule de données techniques.. Sur l'une des images, le Mossad remarque la présence d'un Asiatique aux côtés d'un Arabe. Les deux hommes sont identifiés comme étant Chon Chibu, l'un des experts nucléaires nord-coréens les plus éminents. L'autre est Ibrahim Othman, le directeur de la commission de l'énergie atomique syrienne. Cette photographie, ainsi que d'autres informations issues du Mossad, seront rendues publiques par la CIA dans une vidéo controversée en avril 2008.

 

La suite de l'"Opération Orchard", nous la connaissons déjà

(voir : L'opération du siècle : l'histoire secrète du 6 septembre 2007).

Le Mossad va plus loin : il détaille les plans de riposte de la Syrie après l'opération. Assad, fou de rage, a donné carte blanche au Hezbollah pour le venger. Imad Mughniyeh, le chef du renseignement de l'organisation terroriste, avait déterminé plusieurs objectifs : l'ambassade israélienne à Baku, en Azerbaïjan ou à Amman, en Jordanie. Mais ce qu'ignorait le Hezbollah, c'est qu'il était lui-même traqué. Mughniyeh est mort dans une voiture piégée en février 2008

(voir, Mossad : le nouvel Eli Cohen).

˜ 23 avril 2008... L'opération du siècle : l'histoire secrète du 6 septembre 2007


"Je sais ce qui est arrivé ce jour-là, et quand le monde l'apprendra, il sera stupéfait".

Ainsi s'exprime Uzi Arad, un ancien espion du Mossad, à propos de l'opération du 6 septembre 2007.

 

Reprenons la chronologie et analysons ce coup de force.

Flash-back : automne 2002.

Les services secrets israéliens soupçonnent la Syrie d'être le point de chute de l'armement du régime irakien. Bien avant la chute de Bagdad, des cassas

(agents) du Mossad s'étaient infiltrés clandestinement en Syrie et dans la vallée de la Bekaa au Liban, là où de multiples sources concordantes indiquaient que les services de Saddam Hussein transféraient l'armement lourd du régime, auparavant revendu aux Syriens par l'entremise des Russes. Les Américains savaient que Saddam Hussein avait reçu l'aide des Français et des Russes avant la guerre, respectivement par la voie diplomatique et la voie militaire. D'un côté, les Français informaient Bagdad des discussions secrètes tenues entre George Bush et Jacques Chirac, ce qui permettait aux Irakiens d'anticiper toute nouvelle manœuvre des Américains à l'ONU.

De l'autre, les Russes avaient dépêché plusieurs agents de haut rang, dont le général Yevgeny Primakov, directement sur le terrain. Ancien proche d’Eltsine et ex-directeur du KGB, Primakov avait pour mission d'aider les Irakiens à "nettoyer leurs sites".

Il ne s'agissait pas d'une opération particulièrement originale. Durant la Guerre Froide, l'URSS avait fourni du matériel militaire à des pays alliés, et cette pratique s'était poursuivie après la chute du mur de Berlin et la dissolution de l'empire soviétique. Dans l'organigramme russe, le SVR devait s'acquitter d'une opération spéciale, baptisée Sarindar

("sortie de secours", en roumain). Plusieurs pays de l'ancien bloc de l'Est connaissaient cette règle tacite selon laquelle aucune arme de fabrication russe ne devait tomber entre les mains de l'ennemi. Or l'Irak est un très bon client. Dont acte.

 

En novembre 2002, une armée d'espions russes entre en Irak depuis l'ouest et s'établit dans la province d'Anbar, la plus étendue du pays. Plus tard, pendant l'offensive alliée, les agents du SVR se battront contre les forces spéciales australiennes et les commandos de la CIA au cours d'affrontements qui ne figureront dans aucun livre d'histoire. Mais revenons à la veille de 2003. Primakov atterrit à Bagdad. L'opération nettoyage commence immédiatement.

Le commandant Ion Mihai Pacepa, ancien directeur des services secrets roumains, avait briefé les Occidentaux sur les intentions russes. Les Américains savaient. Le Mossad également, ce qui permet à Ariel Sharon de prédire, dès décembre 2002, que le vrai potentiel militaire du régime de Saddam Hussein se trouve déjà entre les mains de Damas.

A la veille de la guerre en Irak, les analystes de la NGA, stupéfaits, observent des colonnes de camions passer la frontière. Une avalanche de renseignements atterrit sur le bureau du Mossad et de la CIA. On y parle de fosses de 6/8m de côté et de 25/35m de profondeur creusées par le génie syrien au Liban et en Syrie.

Elles auraient reçu du matériel interdit irakien puis auraient été comblées et replantées, le tout sous supervision russe. La Syrie aurait été payée 35 millions de dollars pour ses prestations.

A l'aube de la guerre, Nizar Nayouf, dissident syrien établit en banlieue parisienne, écrit une lettre au journal néerlandais De Telegraaf, dans laquelle il affirme connaître la localisation de ces sites secrets. Le journal publie ses dires. Personne ne dément. Nayouf est immédiatement contacté par la DST, mais refuse de partager ses informations. Les agents français saccageront son appartement de Malakoff pour se venger.

Face à la multiplication des indices liant Irak et Syrie, le LAP israélien, le service de désinformation du Mossad, s'arrange pour que l'affaire retombe comme un mauvais soufflé. Du moins, dans la presse.

Car pour les renseignements occidentaux, la présence d'armes irakiennes dans le pays voisin reste un sujet de profondes inquiétudes. Interrogé par le Sunday Times en 2004, le chef du groupe de recherche américain sur les Armes de Destructions Massives irakiennes, David Kay, souffle à demi-mot que "du matériel dangereux" du régime de Saddam Hussein a, en effet, passé la frontière. A l'été 2004, le chef de l'UNMOVIC, Demetrius Perricos, annonce au Conseil de Sécurité de l'ONU que des "éléments de missiles et de matériel dangereux ont été exportés de l'Irak vers l'étranger à une cadence de mille tonnes par mois". Pressé de questions par la presse, il botte en touche. Le reste est classé top secret.

 

Fraîchement élu au poste de directeur du Mossad, Meir Dagan réveille ses armées des ayanim

(agents dormants) en Syrie. Ils ont tôt fait de déterminer la présence de sites noirs. En 2005 puis 2006, le programme ECHELON de la NSA commence à sillonner le nord de Damas, pendant que les Israéliens quadrillent la frontière avec l'Iran depuis leur satellite Ofek. A cette période, on craint que le matériel irakien finisse par enrichir le programme nucléaire iranien. Mais il n'en est rien, et les services de renseignement occidentaux le réalisent bientôt.

Début 2007, l'ONI, le renseignement de la marine américaine, annonce avoir repéré un navire suspect en route vers Lattaquié, le premier port de Syrie. Les Américains transmettent l'information au Mossad, lequel dispose d'une fourmilière d'informateurs dans le pays. Le chalutier suspect est très vite repéré. Naviguant sous pavillon sud-coréen, il a été déchargé de nuit dans le port de Lattaquié, et ne figure sur aucun registre. Intrigués, des katsas israéliens suivent les convois en partance de Lattaquié et annoncent l'existence d'un site de stockage secret dans la province de Dar el-Zour, au nord de Damas, au bord de l'Euphrate.

Le Mossad suggère que des expérimentations avec du matériel radioactif y ont lieu, et que le navire au pavillon "sud-coréen" est en réalité venu de Corée du Nord. L'affaire est grave. Mise au courant, l'administration Bush hésite.

 

Les Israéliens, handicapés par un ministre de la Défense affable, Amir Peretz, refusent de se risquer dans un nouveau conflit régional. Tout l'été, le service de désinformation du Mossad, le LAP, laisse filtrer des rumeurs de guerre imminente avec la Syrie afin d'intimider l'adversaire. Damas répond en organisant des exercices de protection civile et en clamant être prêt à "couvrir Tel-Aviv de roquettes". Finalement, la stratégie israélienne capote.

Sur place, les informateurs du Mossad notent que le travail n'est pas perturbé à Dar el-Zour et observent un continuel va-et-vient de scientifiques nord-coréens. Il s'agit d'experts en missiles balistiques. Depuis la fabrication du No-Dong, les Nord-Coréens sont devenus des exportateurs de renom dans tout ce qui se rapporte aux missiles à longue portée.

 

Israël commence à s'inquiéter sérieusement, d'autant que l'on sait que la Syrie a été le premier soutien du Hezbollah durant la guerre du Liban, l'été précédent. Les Américains le sont tout autant, eux qui soupçonnent que le gaz sarin utilisé contre leurs troupes par la guérilla irakienne au printemps 2007 a été livré par une Syrie puisant dans ces "sites noirs". En effet, le 26 juillet 2007, le Mossad sabote un programme de missiles installé dans une base syrienne près d'Alep. Les katsas rapportent que les Scud-C détruits contenaient des ogives de gaz moutarde. Les questions affluent : si la Syrie utilise l'armement irakien pour créer son propre arsenal chimique, serait-il possible qu'elle envisage plus léthal encore ? L'inquiétude autour de Dar el-Zour grandit. Afin de coordonner leurs efforts, Israël et les Etats-Unis lancent une opération conjointe baptisée Orchard

("le verger"). Toutes les ressources des deux pays sont engagées dans la collecte d'informations. Les photos satellites laissent les analystes perplexes : le complexe secret n'a aucune cheminée, ce qui l'empêche de rejeter des gaz radioactifs en cas d'expérimentation comme c'est le cas au centre de Yongbyon, en Corée du Nord. Or le Mossad a des preuves que le site syrien a été construit en 2003, soit à l'aube de la guerre en Irak. Le complexe est donc terminé. De plus, des espions israéliens confirment la présence de scientifiques irakiens évacués par le renseignement syrien avant la chute du régime baasiste.

Des experts... de l'atome.

 

Amir Peretz est limogé en juin 2007. Son successeur se révèle être Ehud Barak. Le choix du premier ministre Olmert n’est pas anodin : Barak a commandé l’unité la plus secrète de l’armée israélienne : la Sayeret Matkal. En 1973, c’est avec eux qu’il a lancé une action commando à Beyrouth durant laquelle plusieurs membres du groupe palestinien "Septembre Noir" ont été abattus. A peine Barak est-il nominé qu'il fait appel à son ancienne unité, et lui confie une mission : déterminer la nature du site de Dar el-Zour.

A Washington, l'administration Bush demande confirmation : le matériel incriminé est-il réellement radioactif ? Le commando de Tsahal est parachuté de nuit aux abords du site. Les commandos de la Sayeret Matkal, en uniforme de l’armée syrienne, s’infiltrent à l’intérieur du complexe et relèvent des échantillons. De retour à Tel Aviv, ils les transmettent aux laboratoires de l’armée. La nouvelle stupéfie tout le monde : oui, l’usine de Dar el-Zour possède du matériel nucléaire. Oui, on y travaille sur des missiles balistiques à longue portée. Oui, le spectre d’une bombe atomique à quelques encablures de Jérusalem n’est plus un fantasme.

Décision est prise d'éliminer le danger. L'opération Orchard entre dans sa phase opérationnelle. Washington renseigne les Israéliens sur les défenses syriennes. Le 5 septembre, la Sayeret shaldag, les commandos de l'armée de l'air, sont parachutés sur Dar el-Zour. Leur mission ? Marquer la future cible au laser. Le même jour, l’unité de guerre électronique de Tsahal attaque le système de radar syrien de Tall al-Abuad, qui sera détruit par les chasseurs israéliens avec des missiles Maverick. Libres de tout mouvement, quatre F-16 de la 69e escadrille, venus de la mer, survolent le territoire ennemi sans encombres, appuyés par quatre chasseurs et un avion-espion ELINT, restés à l'arrière. Juste après minuit, le 6 septembre, les pilotes hébreux écrasent Dar el-Zour en quelques secondes en utilisant leurs bombes bunker busters, tuant plusieurs dizaines de Syriens.

Plus tard, les satellites espions américains intercepteront des communications de l’ambassade chinoise à Damas annonçant la découverte de cadavres de scientifiques nord-coréens dans les ruines du site. A Pyongyang, Damas, Washington et Jérusalem, on se tait. ' class=DrteTexte>

Sur le terrain, les Syriens se hâtent de recouvrir le site avec des tonnes de terre, craignant l'impact des radiations.

En Israël, un officiel, visiblement soulagé, murmure au Sunday Times que la Syrie "préparait une très mauvaise surprise à Israël". Devant son cabinet, un Ehud Barak aux anges préfère rester énigmatique : « nos succès ne sont pas rendus publics, mais cela ne veut pas dire que nous n’accomplissons rien. » 
En effet. Telle est l’histoire du 6 septembre. Personne ne sait encore que l’armée israélienne a réalisé, avec un succès insolent, l’opération du siècle.

 

L'affaire Askari, ou quand le Mossad infiltre l'Iran, 7 novembre 2008 
Le brigadier-général Ali-Reza Askari

(ou Asgari - photo) se présentait comme l'un des hommes forts du pouvoir iranien. Membre des Gardes la Révolution, il avait été successivement adjoint du ministre de la Défense et un ancien membre du cabinet du président Mohammed Khatami.

Père de six enfants, Askari vivait dans le secret absolu depuis son intégration dans l'armée. Comme beaucoup de généraux arabes, son nom et prénom étaient sans doute des pseudonymes, et ses différentes cartes d'identité et certificats

(naissance, études, permis de conduire) indiquaient respectivement 46, 57 ou même 63 ans ! Autant dire qu'il vivait tel un fantôme.

Le Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, avait entré le nom d'Aaskari sur ses ordinateurs Honeywell

(système de stockage informatique à grande capacité) depuis longtemps. Une source israélienne a affirmé au Sunday Times que l'homme était surveillé depuis la fin des années 1980, date à laquelle il servait comme chef des Gardes de la Révolution au Liban. Son profil et ses liens étroits avec le Hezbollah en avaient fait une cible prioritaire pour le Kidon. A terme, il devait être éliminé. Mais l'avenir, toujours aussi imprévisible, allait entraîner Askari dans une toute autre dimension.

 

Reprenons les faits.

2003 : Les Etats-Unis entrent en guerre contre l'Irak. Au Moyen-Orient, les dictateurs arabes regardent le régime de Saddam Hussein être mis en pièces en quelques semaines, et son leader disparaître dans la nature. A Damas , les Assad préparent leurs valises. A Téhéran, les mollahs ordonnent l'arrêt de leur programme nucléaire. Partout c'est la panique. Les Israéliens en profitent pour recruter des informateurs. Ali-Reza Askari, en voyage d'affaires à l'étranger, est discrètement approché par un inconnu. Celui-ci se présente comme Américain, officier supérieur de la CIA. On ignore bien sûr la teneur de leur échange, mais il paraît évident que l'essentiel fut : "l'Iran est le prochain sur notre liste, préparez votre avenir si vous ne voulez pas le vivre en prison." A l'été 2003, un tel argument achève de convaincre Askari, qui propose ses services à la CIA. Il ignore que son correspondant, à l'accent américain si parfait, est en réalité un immigrant juif américain devenu Israélien. Le Mossad tient son informateur.

2005 : Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran, remporte les élections. Son arrivée chamboule les ministères iraniens qui connaissent une purge historique. Parmi les malheureux laissés sur la touche figure Askari. Il paie sa loyauté envers l'ancien président iranien Khatami. L'homme est plus enclin encore à vendre des informations à l'ennemi. "Une vraie mine d'or" dira un officiel du Ministère de la Défense israélien. Il apporte des cartes et des documents secrets, concernant les liens entre l'Iran et le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique et même des informations sur les attentats qui ont ensanglanté le Liban à l'époque où lui-même dirigeait les Gardiens de la Révolution. A son agent traitant, il explique, longuement, que les Iraniens tentent d'enrichir de l'uranium dans leur complexe de Natanz à l'aide d'une combinaison de lasers de produits chimiques, dont il détaille le fonctionnement.

 

Au troisiéme étage du QG du Mossad, à Tel Aviv, les analystes travaillent sans relâche sur les informations d'Askari. Selon le quotidien koweitien Al-Jareeda, la taupe iranienne aurait livré des détails concernant un réacteur nucléaire en construction au bord de l'Euphrate, en Syrie. Ces informations permettront aux Israéliens de bombarder l'édifice une année plus tard, le 6 septembre 2007, à la surprise du monde arabe et en dépit de l'acquisition par les Syriens de systèmes de défense antiaériens vendus par les mollahs. En réalité, cette vente était supervisée par ... Askari lui-même !

Mais la situation se détériore à l'été 2006. L 'échec israélien durant la guerre du Liban renforce l'Iran et ses alliés. Le VEVAK, la police secrète iranienne, mène alors de vastes opérations de contre-espionnage qui se rapprochent chaque jour d'avantage d'Askari. En janvier 2007, l 'homme part retrouver sa famille, qu'il a fait installer à Damas alors qu'il développe sa vente d'huile d'olive. Là, il appelle un ami, le Dr. Amir Farshaad Erbrahimi, militant des droits de l'homme et dissident iranien établi en Allemagne.

Les deux hommes se sont connus à Beyrouth, vingt ans plus tôt. Selon Erbrahimi lui-même, Askari lui explique qu'il a un visa expirant dans les deux jours et qu'il refuse de rentrer en Iran, car le VEVAK est sur le point de l'arrêter. Il lui demande conseil. Erbrahimi lui recommande de laisser sa famille à Damas et de rouler jusqu'en Turquie. Nul ne sait jusqu'à quel point Erbrahimi travaille pour le Mossad, ou même s'il connaît son employeur

(peut-être pensait-il oeuvrer pour la CIA, ou même pour une organisation des droits de l'homme ?), toujours est-il que l'enquête turque y verra l'action de l'antenne du Mossad à Istanbul. Le New York Post en a conclu, lui, que les groupes d'opposition iraniens ont aidé "le renseignement occidental" à évacuer leur si précieuse source.

 

Askari accepte la proposition de son contact, et passe la frontière clandestinement après avoir corrompu un douanier avec 150 $. Il arrive en Turquie le 7 février 2007. Le 9, il disparaît de la circulation.

Pour brouiller les pistes, le LAP

(service de mystification du Mossad) multiplie les fausses pistes. Il réserve de faux hôtels, fait payer des sièges vides dans des avions en partance pour la Turquie... Durant leur enquête, le contre-espionnage turc, fâché de n'avoir pas été informé, pense qu'Askari est venu en Turquie par avion et a réservé une chambre à l'hôtel "Ghilan". En réalité, celui-ci n'existe pas, le plus proche étant le "Dilan". De plus amples investigations montrent alors que deux inconnus ont réservé une chambre au nom d'Askari, mais dans un troisième hôtel, le "Ceylan". L'enquête piétine. La couverture israélienne est si bien montée que les Turcs en concluent que la CIA est derrière ce qu'ils qualifient d'"enlèvement", et qu'Askari se trouve enfermé dans une base de l'OTAN en Europe !

L'homme a purement et simplement disparu. Sans doute vit-il sous une nouvelle identité quelque part aux Etats-Unis. Le Mossad aurait en effet fait passer aux Américains des documents livrés par son informateur expliquant les liens entre l'Iran et l'armée du Mehdi. Ces données auraient conduit au raid de Kerbala, en Irak, durant lequel plusieurs hauts gradés des Gardiens de la Révolution furent tués et capturés par les forces américaines

(20 janvier 2007).

Avec l'affaire Askari, le Mossad a vraiment décroché le jackpot et infiltré l'ennemi de la plus belle manière.

Publié dans Syrie

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I
<br /> yann moix c'est du vomi c'est un faux philosemite donc un veritable antisemite.salut. a tous mes potes d'ashdod leit<br /> <br /> <br />
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