Révolution en Syrie quelle issue?

Publié le par Eli d'Ashdod

 

Géographie

 

A l'est, Israël a une frontière d'orientation nord-sud de 75 km commune avec la Syrie, elle s'étend du sud  Liban au nord de la Jordanie. Les limites actuelles sont celles qui étaient en vigueur à la création de la Syrie en 1923, ensuite lors de la création de l'État d'Israël et au cours de la guerre d'indépendance de 1947 à 1949, la Syrie a repoussé ces limites à l'ouest.

 

 

 

Histoire

 

Lors de la guerre de 1967, ces limites n'incluant pas le plateau du Golan ont perduré jusqu'en 1973, à la suite d'une guerre d'agression de la part de la Syrie, et d'autres pays arabes, Israël a repoussé les agresseurs syriens aux limites de 1923, et a annexé le Plateau du Golan en vertu des lois de la guerre qui précisent que lorsqu'un pays agresseur perd la guerre, il perd également du territoire gagné par le vainqueur agressé, ce territoire n'était pas inclus dans le découpage de 1923.

 

Les Ministres des Affaires Étrangères occidentaux seraient bien inspirés de réviser leur histoire avant de nous sortir des énormités, nous demandant de conclure la paix en abandonnant les territoires n'appartenant pas à la Syrie en 1923, qu'ils avaient envahis, puis perdus en 1973.

 

La Syrie, dirigée par la minorité alaouite (une variante des chiites), s'est alliée avec l'Iran chiite également. Elle est devenue son bras armé afin de propager le terrorisme islamique. La Syrie qui a toujours considéré le Liban comme partie intégrante de son territoire, a favorisé l'émergeance du Hezbollah chiite également qui par son coup d'état permanent est parvenu a intégrer le gouvernement Libanais.

 

L'arc Iran, Irak miné par les chiites, Syrie, Liban permet à l'Iran un accès à la Méditerranée et l'encerclement d'Israël.

 

Depuis la guerre de 1973, la Syrie n'a pas eu d'engagement majeur à l'encontre d'Israël, à l'exception de quelques escarmouches.

 

Par contre la Syrie a eue une importante activité de nuisance vis à vis d'Israël, lors de ses vingt ans de présence au Liban, puis après son retrait, par l'intermédiaire de son bras armé le Hezbollah.

 

Elle a accueillie sur son sol pendant des années le siège du Hamas, qui vient seulement de se désolidariser depuis un an et demi.

 

Révolution

 

La Syrie connait depuis 22 mois un soulèvement populaire qui réclame des réformes, elle suit en cela l'exemple des autres pays du pourtour méditerranéen. Dans tous les pays arabes, l'effort n'étant pas au rendez-vous, la paupérisation de la population est la règle alors que les élites s'enrichissent.

 

Dès le déclenchement de ce soulèvement, des islamistes sunnites venus  du monde entier, de tous les pays arabes, et même de France se sont joint aux insurgés en vue de récupérer le pouvoir, et instaurer la charia dans un pays supplémentaire. Ils ont le soutien des Européens et des Américains qui veulent faire tomber tous les régimes dictatoriaux, ils n'ont pas encore compris qu'il vaut mieux un pouvoir dictatorial qu'un pouvoir islamiste à l'image de l'Arabie, et le Qatar, qui de toutes façons sera un régime dictatorial, l'idéologie au nom de la religion remplace alors la dictature népotique qui capte toutes les richesses du pays.

 

Le pouvoir syrien aux abois utilise des armes lourdes pour essayer de mater la rebellion, avec jusqu'à présent le soutient à l'Onu de la Russie, et de la Chine qui bloque toute les demandes du Conseil de Sécurité.

 

La Russie par ailleurs dont c'est la chasse gardée livre à tour de bras des armes lourdes dernier cri. L'Iran n'est pas en reste, et des divisions entières d'élite de "Pasdarans" gardiens de la révolution sont en Syrie afin d'aider l'armée qui connaît d'importantes défections.

 

La Syrie qui a été livrée depuis longtemps déjà par les Russes en armes biologiques et bactériologiques s'est vue mettre en garde, de ne pas les utiliser au risque d'une intervention américaine, et israélienne, ces derniers ont précisé qu'il n'accepteraient pas que les insurgés s'emparent de ces armes.

 

Quelles sont les différences pour Israël d'un pouvoir aux mains de Assad, ou basculant aux mains des Islamistes?

 

Depuis 40 ans, conscient de ses faiblesses, Assad se contente de claironner qu'il va intervenir, mais il ne le fait pas directement, préférant laisser ce rôle au Hezbollah.

 

Ce serait immédiatement un règlement de compte, et un génocide des alaouites serait perpétré, si les islamistes sunnites prenaient le pouvoir. 

 

A la suite de quoi, ils se retourneraient contre le Hezbollah afin de le chasser du Liban. Il faut bien comprendre qu'il s'agit d'une guerre de religion entre deux camps chiites et sunnites.

 

La chute d'Assad affaiblirait la position de l'Iran, qui voit d'un mauvais oeil les islamistes sunnites armés par l'Arabie Saoudite et le Qatar, intervenir contre leur poulain. Les Russes soutiennent à bout de bras le régime qui leur permet d'avoir leur unique base navale en Méditerranée à Tartous.

 

La sauvagerie des uns et des autres étant égale, Israël n'a d'affinités ni avec les uns ni avec les autres. Nous venons d'en voir un épisode au Mali, où Mohamed Moussa Ag Mouhamed, N° 3 d'Ansar Dine, responsable de l'amputation des mains et des pieds de nombreux Maliens, coupables de n'être pas assez religieux à ses yeux, vient d'être arrêté par les Français.

 

La situation ne peut se débloquer, en raison de l'opposition des Russes et des Chinois, à une motion du Conseil de sécurité autorisant l'intervention pour arrêter le carnage, plus de 60.000 personnes décédées, sans compter les handicapés à vie, les pillages, les vols, les viols, et autres gracieusetés prodiguées par l'un ou l'autre camp sans que l'Onu ne pose la moindre motion, réservant ses flèches à Israël coupable de la construction du moindre balcon, chose beaucoup plus répréhensible à leurs yeux.

 

Les Français englués dans leur intervention au Mali qui devrait s'éterniser quoiqu'en disent les dirigeants, ainsi que les Américains pourraient modifier leur approche, et trouver un deal avec les Russes et les Chinois.

 

Assad, ou un de son clan resterait en place moyennant un détachement de l'axe iranien, il mettrait en place de sérieuses réformes en donnant à son opposition la possibilité d'être entendue par le biais d'élections encadrées par la communauté internationale. La Syrie abandonnerait ses vues sur le Liban en rompant ses liens avec le Hezbollah, elle conclurait enfin un traité de paix avec Israël apaisant ainsi la tension qu'elle fomente depuis 66 ans. 

 

Eli D'ashdod

 

Publié dans Syrie

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